Mathilde PACE

TRANSLATIONS

« Traduire est un art de funambule. »
Corinne Atlan
Traductrice et écrivaine

Si vous avez un document à traduire ou que vous voulez en apprendre plus sur les métiers de la traduction, vous êtes au bon endroit : cet article s’applique à vous présenter les raisons pour lesquelles un.e professionnel.le de la traduction est la meilleure solution pour vos projets, qu’ils soient personnels ou professionnels.

Commençons par le commencement. Traduire, c’est quoi ? Selon le Dictionnaire de linguistique de Jean Dubois, publié en 1973 : « Traduire c’est énoncer dans une autre langue (ou langue cible) ce qui a été énoncé dans une langue source, en conservant les équivalences sémantiques et stylistiques ».

Plusieurs notions s’imposent donc ici. Tout d’abord, traduire implique de parler au moins deux langues, de manière à comprendre le discours source et à pouvoir le transposer dans la langue cible : c’est le premier niveau de la traduction. Mais ce n’est pas tout, car apparaît également la notion d’équivalence. En effet, traduire un texte, c’est prendre en compte le discours, les mots utilisés, mais également le contexte temporel, géographique et social, les références culturelles et le domaine de technicité. En somme, traduire ce n’est pas seulement transposer des mots uns à uns d’une langue à une autre, c’est aussi faire tout son possible pour garantir que le texte cible aura le même effet sur le lecteur que le texte source (c’est ce qu’on appelle le skopos). Cette expertise est complexe et la connaissance d’une langue étrangère, qui peut toutefois suffire à comprendre le sens du discours d’origine, n’est pas suffisante pour faire une traduction fidèle. Par ailleurs, de nombreux autres facteurs sont à prendre en compte dans la traduction d’un texte, qui ne se résume pas à l’utilisation d’un dictionnaire. Notre profession requiert discipline, patience, rigueur, créativité et souplesse. D’ailleurs, pour la traductrice et écrivaine Corinne Atlan : « Traduire est un art de funambule ».


Je parle bien anglais, je peux traduire moi-même, non ?

Vous en conviendrez : faire une traduction compréhensible, à peu près exacte, ce n’est pas sorcier. Aujourd’hui, de nombreux outils en ligne permettent de jouer à l’apprenti traducteur et proposent parfois des solutions tout à fait convenables. Mais pour obtenir une traduction idiomatique, efficace et percutante, rien ne vaut l’expertise de l’être humain.

Ce qu’il faut savoir, c’est que chacun d’entre nous a un ou plusieurs domaines de spécialisation en fonction de nos préférences, de nos aptitudes, de notre expérience, etc. Certains suivent plutôt une voie médicale, d’autres une voie juridique, d’autres encore une voie littéraire… Et ce ne sont là que quelques exemples de toutes les facettes du métier. Mais le point commun entre tous ces parcours, c’est qu’un linguiste se positionne toujours comme véritable expert des langues étrangères. Parmi celles qu’il maîtrise, l’une d’entre elles jouit d’un statut privilégié : c’est sa langue maternelle. En règle générale, c’est vers celle-ci qu’un.e traducteur.ice professionnel.le va traduire, car il en connaît les secrets comme aucune autre et ne commettra donc pas d’erreur de langage en rédigeant dans cette langue.

Faire appel à un.e traducteur.ice professionnel.le, c’est donc faire le choix de la sécurité. Vous ne prenez pas de risque et le résultat sera sans aucun doute apprécié par vos lecteurs, car l’objectif final, c’est de produire un texte qui doit donner l’impression d’avoir été créé dans la langue cible. Car oui, même en comprenant le sens du discours source et avec des talents rédactionnels, si vous n’avez pas l’habitude de traduire, votre texte aura systématiquement une petite « odeur de traduction ». Cette expression imagée signifie que le document traduit sera moins idiomatique que le travail d’un.e professionnel.le de la traduction. Pour parler sociologie, c’est ce que l’on appelle l’effet Dunning-Kruger : en n’ayant pas connaissance des éléments constitutifs d’une bonne traduction, les néophytes surestiment leurs compétences et plongent tête la première dans un exercice pour lequel ils ne sont pas armés.

 

L’IA est efficace pour traduire aujourd’hui, non ?

Pour comprendre les dangers de l’intelligence artificielle sur les métiers de la traduction, je vous invite à lire mon billet intitulé « L’IA, la fin du métier ? » dans l’onglet Articles de ce site Web.

Selon la Société française des traducteurs, le principal syndicat du métier, faire appel à un.e professionnel.le plutôt qu’à une traduction machine permet de se prémunir contre plusieurs risques, notamment en matière de cybersécurité et de confidentialité. Voici certains des (nombreux) avantages d’une traduction professionnelle :

  • rédaction d’un contenu par l’exercice d’un regard critique
  • réalisation d’une analyse contextuelle du document pour en déterminer les enjeux
  • engagement de la responsabilité, de l’éthique et de la sensibilité du linguiste
  • protection de la confidentialité des données et du contenu des documents
  • lutte contre la désinformation et la falsification des données


Si vous avez besoin de précisions, si vous avez des questions ou si vous avez toute autre demande, n’hésitez pas à me contacter via l’onglet Contact, je serai ravie d’échanger avec vous à ce sujet.


Sources :

Pourquoi faire appel à un traducteur professionnel – EMT Blog

Pourquoi faire appel à un traducteur professionnel? – Translatologic

Prise de position de la Société française des traducteurs sur l’intelligence artificielle – SFT